Périgrinations de voyageurs en manque d'oxygène

Vendredi 21 mai, à la nuit tombante sur la place d'azincourt.

vérifiant les sangles de sa scelle une dernière fois elle flatta l'encolure de son fidèle Guizmo, enroulé dans sa cape de laine sombre elle repassa mentalement le contenue de leur bagage s'assurant qu'elle n'avait rien oublié. Rien ne pouvait la rendre plus nerveuse que cela si ce n'est le voyage lui même. Depuis des années qu'elle avait fait cette promesse à linette et enfin elles étaient sur le départ.
parcourant les lieux du regard elle observa un instant ses compagnons de voyage et sourit.
de sacré personnalité qui donnerait à n'en point douter du piquant à ce voyage.

pour sur que ça promettait de bon moment déjà Nicolas avait fait fort avec cette arrivée grognon à piquer la pommes de la groumpheuse de l'année à la groumpheuse elle même.

elle le regarda certes les yeux comme des soucoupes à thé, puis l'histoire finit, elle éclata d'un rire crystalin laissant retomber toute la pression des préparatif et de ses inquiétudes.

eyh bien en voilà des manière de traiter les damoiselles, le réveille risque d'être douloureux, heureusement pour elle j ai mon nécessaire de soin.
tu es toujours aussi expéditif ?

elle s'approcha de la jeune femme inconsciente s'assurant malgré tout, déformation professionnel oblige que celle ci n'était qu'endormi, sais t'on jamais un coup sur la tête...

elle était rassuré la jeune femme n'était point blessé juste estourbi, mais elle risquait de le sentir passer au reveil.
les garçons prêt, qui dit que ce sont les femmes qu'on attends toujours ??? la troupe au complet se mit en branle. ils avancèrent à bonne allure et c'est une fois en vue de Dieppe qu'il s'accordèrent une pause pour prendre un peu de repos et se restaurer.

n'ayant pas l'esprit tranquille, elle avait bien peu dormi, tournicotant sur sa peau de lapin le sommeil l'avait fuit et elle avait pu admirer la voie lactée tout à loisir puisque le ciel dégagé de tout nuage avait décidé de ce donner en spectacle.
c'est donc la tête vaseuse qu'elle reprit la route le lendemain après un petit déjeuner rapide et bien sec.
les yeux cernés, la respiration toujours encombrée elle repris la tête du groupe. Machinalement, voulant se rendre au sud, elle avait bifurqué à gauche au croisement en patte d'oie, sans que personne ne dise quoique ce soit quand quelques lieux plus loin lndil lâcha d'un coup.

Euhhhh on est sur le bon chemin ?

comment ça on est sur le bon chemin ? évidement puisqu'on va au sud !!! et qu'on tourne le dos à la mer qui est au nord.

certes il y avait eu erreur de chemin, mais l accueil de la douane Rouennaise avait été des plus cordiale une fois les explications de leur bévue donné.
ils avaient donc passé la journée sur Rouen, un petit tour en taverne, quelques emplettes et il avait repris la route pour installer leur campement sur le noeud au sud de Fecamp évitant la ville et sa foule.
le beau temps était de la parti et c'est dans les dunes face à la mer que nefi rejoint sa fille.
depuis le début du voyage elle avait tout le temps à passer ensemble et retrouvait leur complicité loin de toutes charges, de tout tracas, laissant leur peine de coté.

[petit moment complice, et page d'histoire ancestrale. ]

arrivant discrétement derrière sa fille et lui cache les yeux.

c'est qui ?
          
Le grand méchant loup

même po peur !!!

rigolant elle posa ses petites mains sur les siennes pour deviner, la laissant faire elle resta sans bouger attendant qu'elle trouve.
        
tu dis ça parce que tu as pas encore vu mes longuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuues dents

beuh même, une maman méchant loup ca mange po son petit, pi sur que t'es un gentil loulou

fronçant les sourcils, elle laissa glisser ses mains

hum... oui c'est vraie ça, une maman loup mange pas son petit ...groumph

Elle déposa alors un bisous et se pose a coté d elle dans le sable.

rhoo tu groumph comme moi hihihi, t'es bien maman

disant cela elle lui fait un gros bisous aussi

comment va ma petite princesse ? heureuse de voyager ?

a va bien vi, et toi
          
oui, ça va bien.

sortant la carte de sa besace elle la déplia et la lui montre

tu vois nous sommes ici à coté de fecamp, demain nous serons à Lisieux.
tu sais que dans la campagne autour ils font de superbes fromages, la campagne y est très belle

regardant sa mère le nez qui frise et reflexionnant la petite répond

mouai !!! le fromage y a que le maroille de bon n'est po possible autrement
      
elle sourit à sa fille se disant qu'il était temps en effet qu'elle voit un peu du pays de ses ancêtres.

je t en ferais découvrir d'autre, et tu verras qu'il n'y a pas que le maroille.
tu sais quand j'étais petite je vivais dans cette région, un petit village entre honfleur ou nous allons passer et lisieux.
il y avait beaucoup de fabriquant de fromages, de cidre, de jus de pomme, et de calvados.

le calvatruc c'est les sucettes
la pomme je connais avec le lait
     
ah non princesse, j'en ai fabriqué un peu quand j avais encore le jardin de cambrai. Mais tu étais encore petite, tu ne t en souviens peut etre pas...

petit coup de nostalgie à ses souvenirs pourtant pas si lointain.

Je te ferais découvrir tout ça quand nous y serons

beuh les sucettes qui sont bonne au calva que tu me pique toujours elle sont à quoi
       
elle sont au calva aussi, mais elle sont cuite avec le sucre pour que ça durcisse, le calvados est un alcool trés trés fort, c'est pour ça que je ne te laisse pas encore en boire ou que je t en donne un peu quand tu es malade

beuh tu me laisse po manger les sucettes non plus hein
   
oui c'est vraie

d'ailleurs les sucettes j'ai promis à colas de lui faire gouter
         
on en trouvera en chemin

y connais po, je serais grosse qu'en on rentrera
         
mais non, on y veillera.
j'espère que nous passerons dans mon village

j'aimerai bien voir ou t'es née moi
    
il ne reste que la tombe de mes parents et de kataille. Alors on demandera au garçon de s'y arrêter.

ouai super, pis n'en profiterer pour delivrer la chéri à colas
        
Les yeux dans le vague, elle partit dans quelques souvenirs de son village, de son enfance quand soudain sa fille la chatouilla, elle avait du rester un moment dans ses songes. se tortillant elle la chatouilla en retour jouant toute deux comme des enfants se chamaillant dans le sable.

pffff... c'est de la criche.
j'ai trouvé, tu distraira colas et moi je libère sa chérie

La regardant les yeux rond elle partit d'un éclat de rire.

euh pour les chatouilles je crois que tu es plus experte que moi.

beuh j'y piquerais les fesses et toi tu libère alors

hum, si tu veux oui

se tournant pour voir ou ils se trouve tout les deux elle fit signe à sa fille.

ils ne sont pas loin, tu es prête soldat princesse rose ? à l'attaaaaquue.

alors que sa fille donnait fièrement l'asso tel une digne fille de sa mère, Nefi se précipita dague en main vers la jeune Flamande allongeait non loin de là sous sa cape et encore entravé comme un vulgaire cochon prés à l'abattage. diantre elle devrait donner quelques cours de savoir vivre à nicolas ce n'était point une façon de traiter les dames.
le geste et précis et rapide elle tailla les cordes prés du noeud tellement serré que indéfaisable à la main. et libéra les membres de la jeune femme.

bon te voilà libre mais pas de blague hein tu reste avec nous.
non mais regarde les de vraie gosse

rangeant sa dague à sa place contre sa cuisse elle tendit la main à Adelinda. puis ramassa soigneusement les cordes en bonne normande comme l'écrirait bien plus tard ce cher Maupassant...

[Le trou normand est noir]

Imbibée, assommée, ligotée et la tête aussi enflée et aussi rouge qu'une pomme normande..elle était là sous la cape, écoutant des rires des supplications, des oiseaux qui s'en mêlent,
De quoi ils se mêlent d'ailleurs eux? Rêve ou réalité..Elle mit du temps à sortir de sa léthargie. Un pied sur terre un autre dans les éthers et la brune flamande, la folle de Tournai lève un oeil quand on elle sent une main libérer ses liens.
Elle prit soudain conscience de tout, brutalement, elle était réellement pieds et mains liés, et la tête affreusement douloureuse, comme une pomme dévorée par des chenilles voraces, les paupières lourdes, la lumière lui semble quelques instants des plus crues.
L'autre oeil ouvert elle regarde le visage penché sur elle..sa mère? sa soeur? un ange du ciel? non sur le soleil..on lui a décrit une absence de souffrance.

bon te voilà libre mais pas de blague hein tu reste avec nous.
non mais regarde les de vraie gosse

Elle prend la main qu'elle lui tend et se relève, le temps de recouvrir ses esprits de se souvenir de l'épisode avec Selee, de Nicolas qui s'avance lui disant c'est pour votre bien avant de l'assomer, et elle remercie Nefi d'un merci marmonné douloureusement

-Je n'ai aucune envie de m'échapper, j'avais envie surtout de vous épargner de vous retrouver impliqués tous à cause de moi d'une farce qui semblait avoir mal tourné..

Son regard suit celui de Nefi et s'arrête sur les dits "gosses" en pleine séance de chatouilles, elle en aurait rit mais là une envie de talion coup pour coup, alors parti était pris.
Dans sa main elle avait déjà la corde cachée dans son dos, et au lieu d'approcher le brun ténébreux en révelant ses desseins, elle arbore son sourire le plus enjôleur et une démarche chaloupée jusqu'à arriver devant lui

-Je pars faire mes besoins et je reviens vous remercier pour la gravidique erreur que j'allais commettre si vous n'aviez pas pris soin de m'assommer

Le dépassant de quelques pas, elle contourne l'arbre contre lequel il était appuyé et déployant la corde, elle court en le ligotant autour comme une délurée.

-Navrée de vous prendre de dos, mais autrement vous êtes plus fort que moi..je n'aurais pas pu vous rêver ainsi ligoté! Maintenant à nous deux..et peut être à nous trois..je laisse Laureline finir ce qu'elle a commencé si elle le désire..

Peu importe si elle avait la chemise qui sortait de ses braies, les cheveux en bataille, les frusques poussiéreuses, elle jubilait la brune devant une aussi belle prise.

les laissant s'amuser, elle s'éloigna dans les dunes avec sa besace. Puisqu'ils faisait une pause, elle en profita pour s'asseoir face à la mer dans les dunes, bien calé à l'abri du vent, elle sorti un écritoire de voyage et une mine de plomb ainsi qu'un morceau de papier.

écrire un journal non point, elle n'en avait plus écrit depuis que certain journaux personnel d'amis avait été intercepté et lu en place public. non elle avait juste enfin le temps et la tête à écrire à son amie comme promit.

Citation :

Ma chère Ombeline,

voilà quelques jours que nous sommes parti mais c'est seulement ce jour que je prends le temps de me poser pour t'écrire.
nous sommes actuellement entre Fecamp et Honfleur, un petit coin de dune isolé mais point désagréable.
j'ai laissé mes compagnons de voyage quelques instant alors qu'ils sont en plein batifolage. tu te doute bien qu'avec laureline les rires et chamailleries sont de la parti. Nous nous retrouvons enfin elle et moi loin de tout, loin de l'artois, de nos charges, de nos peines, juste elle et moi en tête à tête.

si tout ce passe bien, nous avons quand même eu quelques couac, et oui le jour où tout se passera sans accro je n'y croirais même pas, mais je te rassure rien de bien grave.
nous avons juste voyagé avec la compagne de nicolas ligoté comme une andouille pour être sur qu'elle parte bien avec nous. je t avoue je ne sais pas toute l'affaire mais une rencontre fâcheuse en taverne en serait la cause.
puis le second jour de voyage, la fatigue aidant je me suis trompé de chemin pour arriver à Rouen au lieux de Fecamp. Tu peux bien imaginer que Nicolas à fait le paon sur le fait qu'une femme tenant la carte était une bévue des plus dramatique... enfin évidemment c'est facile de la ramener quand on roupille sur sa scelle en se laissant porter par les autres...
par chance les douaniers de Rouen ont été compréhensif et nous avons donc passé la nuit dans une confortable auberge et fait un peu de visite de la ville tant qu'on y était.

nous allons bientôt reprendre la route pour Lisieux, j'ai bien l'intention de négocier un passage dans mon village natal. Je n'ai point vu ma famille depuis ma fuite voilà maintenant une quinzaine d'année. Je ne sais si les choses ont beaucoup changé, que cela va m'être étrange de revenir, me reconnaîtront ils seulement ? Laureline semble impatiente de connaître mon lieu de naissance, voilà une parti de ma vie qu'elle ne connaît point vraiment, nous verrons le moment venu, mais j en suis bien nerveuse d'un coup.

et toi te porte tu bien ? je suppose que ton nouveau rythme de vie te change de l'ordinaire. mais un peu de repos et de temps pour lou et les enfants te fera le plus grand bien.
j'aurais voulu que tu sois là avec nous. mais tout n'est toujours pas possible.
porte toi bien, ne force pas encore trop sur ton épaule. il te faudra des exercices doux pour commencer. quelques charge légère à soulever. arfff même à distance je peux t entendre ronchonner mais que veux tu je reste médicastre même sans le grade.

embrasse les enfants pour moi, et salut lou aussi.
amicalement

Nefi

s'assurant que furie n'était point dans le coin elle sorti de sa cage un pigeon d'ytre pour envoyer son courrier. attachant le message à sa patte elle le lâcha le laissant prendre la direction de l'artois.

va rejoindre ta maitresse et te fait pas croquer en route.

sa fille l avait bientôt rejoint, un feu fut allumé pour passer la nuit, tous une fois leurs chamaillerie et occupation passé c'était instinctivement rapproché pour partager un repas frugale et papoter avant de sombrer dans les bras de morphée.

de cette veillée, nefi avait profité pour soumettre à ses compagnons sa requête. Sachant qu'ils passeraient non loin de son village natal, elle souhaitait faire le détour. Il ne s agissait que de quelques lieux, mais qui pour elle avait leur importance. la chose réglé, ils avaient dormi du sommeil du juste et repris à l'aube leur route vers pont l'évêque.

la journée s'annonçait belle, et elle se sentait bien nerveuse de savoir ce qu'elle retrouverait sur place. Alors qu'en chemin sa fille excité comme rarement poser un tas de question.

Sa blondinette bien réveillait la matraquer de question à un rythme qu'il était difficile de suivre. Chevauchant tranquillement elle tentait de répondre à toute sans en omettre elle comprenait l'impatience de l'enfant.

Tu me montreras la maison ou t'as vécu ???

Oui bien sur que je vais te monter...

T'es rester combien de temps la bas ???

Jusqu'à mon départ précipité, j avais 16 ans...

On pourra aller voir la ou papi, mamie et tata y dorme ???

Oui nous demanderons mais je pense qu'il doivent être dans le petit cimetière autour de l'église.

On verra ou tu es née exactement ???

Je suis née dans la maison de mes parents lauri comme toi et cathal.
C'est ta grand mère qui ma fait naître elle était aussi sage femme tu le sais.

T'avais des copains comme Nathy et Killian ???

Elle sourit de malice à cette pensée, se rappelant le désespoir de sa mère de la voir crapahuter avec des garçons sur le terrain d'entraînement au lieu de coudre et d'apprendre à être une bonne épouse...

Oui princesse j'en avais quelques uns en effet je ne sais ce qu'ils sont devenu en revanche

Il faisait quoi comme métier papi et mamie et tatie taille ???

Tu ne t en souviens plus ? elle sourit...
Ton grand père Anselme était un merveilleux troubadour, au service du comte d'Eraine. je l'accompagnais souvent tu sais. c'est lui qui m'a appris a jouer du luth et de la harpe, a chanter aussi.
La grand mère Hildegarde, était lavandière, mais elle était aussi guérisseuse comme moi, comme ma grand mère aussi et sa mère avant elle.... comme tu le seras toi aussi....

il arrivèrent bientôt en haut d'une colline surplombant le bocage, avec ses parures verdoyante ou à quelques endroit miroitait des plaques d'eau, des haies de mûriers, noisetiers, aubépines, prunelle et autres espèce sauvage délimité des parcelles carrée ou paissaient des vaches blanche tacheté de marron qui broutaient tranquillement l'herbe tendre qui donnerais toute sa saveur au lait et aux augelots. Son nez la piqua soudain, quelques goutte salé affleurant aux bords de ses yeux vert, laissant apparaitre son émotion de revoir ce paysage tant aimé.

[La veille]
Elle avait vu en Laurie une potentielle complice mais en fait, elle était d'avantage encore, une terrible complice qui fit presque trembler le rital sous d'impitoyables chatouilles, le spectacle ne pouvait que la faire rire
-T'es nul...
je te l'laisse delinda
La fillette fatiguée le lui laisse, et elle le rejoint enfin pour s'agenouiller face à lui. Les yeux dans les yeux, elle le dévorait du regard retenant dans son esprit ce tableau jubilatoire du rebelle ligoté.
Elle avait envie que la mascarade cesse et de lui ôter les liens, mais autant profiter de la situation et lui poser quelques questions, qui ne la démangeaient pas pour autant plus que d'autres, juste pour le plaisir de retarder l'instant.

-Bien Nicolas je vous délivre à une condition..que vous répondiez à dix questions, pas une de moins! je vous en donne ma parole..
-Et puis zut me regardez pas comme ça! puisque je vous dis que je vous délivre après..alors voyons voir..Quelle est votre couleur préférée

C'est ainsi que les dix questions fusèrent, toutes plus sordides les unes que les autres. A la fin, chose promise, chose était due. Il fut délivré..

[Le lendemain]
Le groupe à la demande de Nefi s'attarda dans la région. Les premières chaleurs se faisaient sentir, le mois de Mai faisait ses adieux, et la brune Flamande les observait un par un un chevauchant leurs chevaux. Une certaine langueur dans l'air, elle se sentait légère, bien dans sa peau, une envie de galoper à bride rabattue la saisit.
Laurie et Nefi chevauchant côte à côte papotaient, elle regardait envieuse mais attendrie la mère et la fille, sentant un amour filial fusionnel entre elles. Elle aimerait tant vivre la même chose finalement.
elle se surprit à rêvasser et peu à peu trainer complètement derrière le groupe..