[hrp] - Le château de Boisy (commune de Pouilly-les-Nonains)

Boisy tire son nom du mot latin Boscum, bossiacum, lieu boisé, du fait de la présence, autrefois, d'un bois de chêne.

Les premiers propriétaires sont les membres d'une famille de hobereaux dont le nom patronymique est Simon auquel ils ajoutent celui de Boisy. Jusqu'au XIV^e siècle, le site de Boisy porte plus une maison qu'un château. Mais, par des lettres-patentes du 6 septembre 1397, Louis II de Bourbon permet à Jean et Humbert de Boisy de construire un véritable château-fort, avec tours, fossés et pont levis : les deux frères font, pour cela, des acquisitions dans le voisinage de Boisy. Ceux-ci meurent peu de temps après la construction de la forteresse et Jacques, second fils d'Humbert, vend en 1414 son château et ses terres à Guy II de Couzan, seigneur d'une partie de Roanne et de Saint-Haon.

C'est ainsi que se crée le beau domaine féodal appelé à devenir un duché.

A l'époque de son achat par Jacques Coeur, le château se présente comme un quadrilatère en vue de la défense flanquée au nord-est d'une grosse tour carré (aujourd'hui disparue), au sud-est, de la grosse tour ronde bien connue et dans les deux autres angles, de petites tours (aujourd'hui quasiment détruites). Les superstructures sont, au XV^e siècle, reliées entre elles par de grosses murailles très fortifiées. Son large fossé complète l'aspect très militaire de ce château.

Si Guillaume Gouffier n'apporte pas de modifications majeures Jacques Coeur fait, quant à lui, établir sa devise, sur une banderole, sur la façade nord du donjon. Celle-ci « A Vaillants Coeur Rien d'Impossible » est en partie effacée par les Gouffier, mais on peut encore y lire quelques lettres.

Si celle-ci fut sans nul doute inscrite sur la tour, une autre⁽¹⁾, beaucoup plus insolente, semble avoir été propagée par Guillaume Gouffier pour nuire un peu plus à l'Argentier. Mais, que ce soit Jacques Coeur ou Guillaume Gouffier, les deux s'efforcent d'améliorer les ressources de Boisy essentiellement orientées sur les étangs.

Cette magnifique demeure mérite que l'on cite, ici, les termes élogieux qu'eût pour elle Anne d'Urfé dans sa description du Forez (XVI^e siècle). S'il reconnait la primauté à Saint-André, il ajoute que la seconde maison du Roannais est « Boisy » et « ne doict guières à Saint-André pour le bâtiment, estant pourveue d'une plus belle salle et de plus belles chambres et ayant une tour carré, belle et forte, qui montre bien son antiquité, ayant tout autour du château, de beaux et grands fossez et étant avoisinée de plusieurs belles touffes d'arbres ». Mais il trouve qu'elle « n'est ni en belle veue, ni en bon air, à cause des marez et estancs qui l'avoisinent ».

En devenant la propriété des Gouffier, Boisy va devenir ce qu'il est de nos jours, c'est-à-dire le joyaux du Pays Roannais.