Une invitée Cambrésienne

Messages : 7 Date d'inscription : 29/09/2012

C'était prévisible, Mouna s'était perdue en venant. Elle ne se souvenait plus des indications que lui avait donné Ombeline et avait donc erré pendant trois bonnes heures dans les bois. La nuit était tombée entre temps et la brunette était allée à l'aveuglette dans les bois. Ses braies et chausses étaient pleines de boue en raison de l'averse qui lui était tombée dessus. Elle s'était battue corps et âme contre des ronces et des branchages qui s'étaient accrochés dans sa chevelure brouillonne.

Elle finit par apercevoir au loin une lumière. Poussant un cri de joie elle accourut en sa direction, trop heureuse d'avoir enfin trouvé vie dans ce bois. D'autant qu'elle commençait à entendre des bruissements de feuilles, des craquements de branches et des bruits d'animaux sauvages. Elle était tout, sauf rassurée. Ses idées fusaient dans son esprit au fur et à mesure qu'elle entrevoyait l'édifice. Mouna ? Elle ? Elle ne pourrait jamais rentrer dans ce lieu, trop somptueux pour elle. En plus, elle était pleine de terre et sentait la morue, en raison de son séjour à Calais. Mais elle continuait de courir.

Jusqu'au moment où son pied gauche rencontra une racine apparente. Elle s'envola de quelques bons centimètres avant de s'étaler la face la première dans une flaque pleine de boue et autres substances non identifiées. Elle se releva en jurant comme une chiffonnière et se mit à donner des coups de pieds dans la racine responsable de sa chute. La face avant de ses vêtements beige était désormais couleur chocolat. Ce duo de couleur l'aurait transformé en un Pépito si ce gâteau avait été inventé au XVème siècle. Mais continuons.

C'est donc la face boueuse, les cheveux mouillés et agrémentés de divers branchages qu'elle se présenta à l'entrée du domaine. Elle n'aperçut personne. Forcément, avec la pluie qui tombait, il fallait être stupide pour s'aventurer dehors... Elle poussa donc le lourd et imposant portail pour se rendre jusqu'à la porte d'entrée du manoir. Elle se saisit du cordon de la cloche et le secoua trois fois afin de s'annoncer. En attendant qu'on vienne lui ouvrir, elle admira la beauté du bâtiment. C'était la première fois qu'elle se rendait dans un endroit si beau et élégant.

Messages : 483 Date d'inscription : 31/10/2010

La Jeune Marie

Une invitée Cambrésienne 111229031806689272

La cloche de l'entrée retentit. Il pleuvait comme vache qui pisse au dehors. La jeune Marie accourut bien vite, releva ses jupons pour se hâter, bien qu'une pointe d'inquiétude était montée en son être. Et si c'était la Feignasse qui revenait reprendre sa place. Elle secoua la tête, oubliant au plus vite, ses sinistres pensées. Nan, nan, elle était bien ainsi sans ce Mollusque ! Elle cria.

Voila voila, par tous les Saints, qui est donc là ?

Elle ouvrit la porte. Ses yeux devinrent rond comme des osties en voyant la dégaine de sa ou son visiteur. Elle se signa à moultes reprises et prit un air scandalisée en imaginant l'état du carrelage qu'elle venait de nettoyer le matin même si cette eu chose entrait dans cet état de Arfffff ... Des frissons d'effroi la parcoururent en songeant qu'il en serait certainement de même partout ! Elle eut bien du mal à s'exprimer mais on ne pouvait ne point voir ses manies de tripoter à tout va sa médaille. Elle détailla sans gêne la personne et prit un air pincé et hautain.

Que voulez-vous ?
Vous avez du faire erreur, on ne receuille pas les manants ici !
Enfin, Madame surement mais elle est avec sa ... sa .... avec l'enfançon, et je ne fais entrer personne sans avoir été avertie d'une visite.
Alors si vous êtes venue pour, oh par Aristote, vous gouttez !!!! Vous gouttez partout sur le paillasson !
Par tous les saints des saints. Me voilà encore marrie pour des heures de travail à récurer.

Messages : 7 Date d'inscription : 29/09/2012

Et voilà, ce à quoi Mouna s'attendait. Même la domestique avait bien plus de dégaine qu'elle. Et en plus, elle osait la dévisageait comme si elle n'était qu'une moins que rien. Elle se prépara à tourner les talons et à chercher le chemin de l'auberge la plus proche mais le bruit de la pluie se faisait davantage insistant et elle insista quand même. Elle s'essora les cheveux des deux mains et trempa le paillasson en question.

Alors si vous êtes venue pour, oh par Aristote, vous gouttez !!!! Vous gouttez partout sur le paillasson !
Par tous les saints des saints. Me voilà encore marrie pour des heures de travail à récurer.

B'soir dame, j'suis Mouna. Ombeline vous a pas prévenu de ma venue? Et j'suis bien désolée pour l'paillasson. Si vous voulez, j'vous aiderai à laver!

Grand sourire de la brunette qui se permit d'entrer un peu dans l'entrée du manoir. Elle en avait assez de la flotte.

Messages : 483 Date d'inscription : 31/10/2010

La Jeune Marie

Une invitée Cambrésienne 111229031806689272

B'soir dame, j'suis Mouna. Ombeline vous a pas prévenu de ma venue? Et j'suis bien désolée pour l'paillasson. Si vous voulez, j'vous aiderai à laver!

Nez pincé.
Elle se retint de récrier quand elle LA vit pénétrer dans son Hall, tout propre.
Elle regarda avec dégoût et désolation le paillasson, puis le carrelage où des petits pâtés de boue avaient suivi le sillage de cette .... Arff, elle n'avait de mot pour qualifier pareille visiteuse.

Madame ?
Madame la Vicomtesse de Fruges vous a invitée ?

Répliqua-t-elle avec un ton hautain.
Aurait-elle oublié ce détail lors de son entretien.
La bigote réfléchit prestement. Effectivement, Madame avait évoqué la venue d'une nouvelle invitée, pour quelques jours mais si rapidement et ... Soupirs de l'Intendante. Pourquoi ne la prévenait-on pas en avance ! Une semaine, ce n'était que peu demander, toujours à inviter sur le quart des gens et pire, cette fois, une va-nu pied. Vraiment, Madame ne tournait plus rond depuis que l'autre Feignasse avait mis les voiles. A croire que cette andouille manquait à Madame alors qu'elle l'avait ELLE. Elle détailla de haut en bas, la visiteuse, non sans dissimuler son dégoût et répondit un peu sèchement.

Évidemment que je fus mise au courant.
Je suis la Grande Intendante chef ici.
Bien, Madame est libre d'inviter qui bon lui semble !

Elle referma la lourde porte.
Ses émeraudes se reportèrent à nouveau sur Mouna et ses chausses.

Ne bougez plus.
Je reviens.
Ne touchez à rien !

Elle disparut quelques secondes et revint avec deux sacs et une ficelle.

Si vous pouviez mettre cela, cela atténuera les dégâts.
Je vais vous conduire ensuite dans votre ... chambre.

Chenapan z'amoureux Messages : 793 Date d'inscription : 15/05/2010

Monté sur Tonnerre, Lou l'activait afin de rentrer le plus rapidement au domaine. Ras le fion de cette pluie battante.
Sept jours qu'il était parti et il avait hâte de rentrer. Autant le voyage en mer lui avait plu, autant que les quatre jours sur terre entre Bruges et Bertin, l'avait passablement énervé.

Il râla en arrivant devant le domaine en constatant que la grille n'était pas fermée. Le vioc n'était qu'un bon à rien mais au moins à cette heure tardive, elle aurait été fermée.

Il se dirigea rapidement vers les écuries, s'occupa rapidement de son cheval puis se dirigea vers la demeure.
Un regard vers les cuisines pour constater qu'il y avait encore des lueurs. Il en était de même vers le hall d'entrée.

Arf....la cinglée doit être encore debout.

Pour éviter de l'entendre gueuler et pour qu'il ne l'envoie pas chier, il prit le parti de se déshabiller sous la pluie. Il ne garda sur lui que ses braies. Autant ne pas la provoquer.
Au moins, il ne laisserait que de la flotte au sol et non pas de la boue.

C'est donc pieds nus et torse nu qu'il rentrât dans le hall. Il posa ses affaires dans un coin et sursauta en constatant une présence. Regardant plus fixement :

Aspirante Mouna? Mortecouille, que faîtes vous là?
Un problème dans le fort?

Messages : 7 Date d'inscription : 29/09/2012

Si vous pouviez mettre cela, cela atténuera les dégâts.
Je vais vous conduire ensuite dans votre ... chambre.

Mouna s'empara des deux sacs et, ne sachant que faire avec, se les mit autour des pieds, coupa à l'aide de ses dents la ficelle en deux afin d'en entourer ses chevilles et de faire tenir les sacs. Cette action lui permit d'éviter le regard mauvais de la domestique qui, décidèment, ne semblait pas des plus aimables. Peut-être qu'en lui offrant quelques chopines, elle réussirait à la calmer ? Mais elle n'eut pas le temps de lui proposer car elle entendit une voix grave derrière son dos.

Aspirante Mouna? Mortecouille, que faîtes vous là?

L’interpellée se retourna et regarda son interlocuteur de pied en cap. Son supérieur de l'ost était vêtu de simples braies. Elle ne fut point choquée de voir un homme ainsi en raison de la tradition cambrésienne du mercredi. Cependant, elle s'interrogea sur la raison de cet accoutrement. Pourquoi se balader si légèrement sous pareille pluie ? Le lieutenant bertincourtois était peut-être natif de Cambrai et avait du mal à rester habillé trop longtemps ?

Un problème dans le fort?

Du tout, lieut'nant L'portel! Dame Ombeline m'a invité chez vous pour les quelques jours que j'passe à Berti! Alors j'suis ici!

La brunette lui fit un grand sourire, ses sacs en papier autour de ses chausses. Elle avait hésité à lui faire le salut militaire conventionnel mais cela ne lui sembla pas approprié. Le messire était aujourd'hui en civil. Et même plus qu'en civil, presque à poil. Elle espéra tout de même ne pas avoir à faire des pompes ici aussi.

Chenapan z'amoureux Messages : 793 Date d'inscription : 15/05/2010

Du tout, lieut'nant L'portel! Dame Ombeline m'a invité chez vous pour les quelques jours que j'passe à Berti! Alors j'suis ici!

Ah, je ne savais pas, je rentre d'un petit voyge de sept jours.

Il regarda ses sacs aux pieds.

Hum....je constate que vous avez fait connaissance de l'autre cing....de Marie.
Excusez ma tenue mas j'ai préfèré me déshabiller dehors afin de ne pas l'entendre gueuler ce soir.
Avez vous des affaires de rechange?
Je ne vais pas vous proposer de faire comme moi, Marie en aurait une attaque.

Il éclata de rire.

Messages : 483 Date d'inscription : 31/10/2010

La Jeune Marie

Une invitée Cambrésienne 111229031806689272

Sacs et ficelles remis, Marie s'éloigna quelque peu le temps que l'invitée trempée s'affaira.

Elle sursauta d'effroi en entendant Monsieur. Dissimulée à moitié par une énorme plante, ce dernier ne l'avait même pas vu ou alors, il osait parler d'elle comme si elle n'était pas là. Elle fulmina intérieurement devant pareille infamie. Il avait le don de la mettre hors d'elle, celui-là ! Suppôt de Satan ! Critiquer son saint travail, alors qu'elle trimait des heures pour rendre ce bouge, propre comme un sous neuf et éloigner le Malin et ses sbires par des prières assidues.
Et ce rire, vraiment, la nausée la gagnait. Elle glissa la main en sa poche, égrainant son rosaire afin de calmer le courroux qui grondait en elle.

Ses émeraudes se portèrent enfin sur ce dernier et nouveau sursaut ... cri étouffée par sa main ... Monsieur était en tenue inconvenante et devant une autre femme, même si ça ne ressemblant à rien à une femme, une femme quand même ! Par tous les Saints, si Madame voit cela, par tous les Saints, pesta-t-elle intérieurement. Elle s'avança, lèvres pincées, tête haute, évitant de regarder plus bas que le torse.

J'ai encore beaucoup de travail, Monsieur avec l'arrivée de cette hum invitée surprise.

Je suis fort navrée d'interrompre cette intéressante conversation où vous vous amusez de ma personne.

Elle se tourna vers Mouna.

Si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre maintenant pour votre chambre, sinon j'irai réveiller Blanche pour qu'elle le fasse à ma place. La pauvre est fiévreuse ce soir et s'est couchée de bonne heure mais s'il le faut.

Messages : 7 Date d'inscription : 29/09/2012

Mouna sourit poliment à Lou lorsque celui-ci se mit à rire de la domestique. Cette dernière ne l'appréciait pas, c'était certain. Alors il ne valait mieux pas se la mettre à dos plus que de raison. Elle ne souhaitait pas qu'on crache dans sa soupe.

Avez vous des affaires de rechange?

Malheureusement non, j'suis venue comme ça d'Cambrai et j'aime voyager léger.

Je ne vais pas vous proposer de faire comme moi, Marie en aurait une attaque.

La brunette rit avec lui et sursauta lorsqu'il se mit à l'appeler alors qu'elle se trouvait dans les alentours. Il était un peu miro le lieutenant ! Elle garda cette remarque pour elle en tant que bonne invitée.

Si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre maintenant pour votre chambre...

Mouna hocha la tête et suivit Marie. A chaque pas qu'elle faisait, les sacs en papier faisaient un bruit des plus agaçants.

Frotch frotch frotch

Messages : 483 Date d'inscription : 31/10/2010

La Jeune Marie

Une invitée Cambrésienne 111229031806689272

L'invitée boueuse hocha la tête. A chaque pas entendu derrière elle, fit grincer des dents Marie.

Frotch frotch frotch

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